Voici les défis de Ghazouani à la tête de l’UA

Mardi 20 Février 2024

Le président Mohamed Cheikh El Ghazouani, a été élu à la présidence tournante de l’Union Africaine (UA), pour une année, à l’issue de la 37é session de la conférence des chefs d’états et de gouvernements, tenue le 18 février dernier à Addis-Abeba.


Un choix  qui est le résultat d’un large consensus diplomatique, en vertu duquel le poste revient à l’Afrique du Nord.
De retour au pays, le nouveau président de l’organisation panafricaine a fait l’objet d’un accueil populaire,  pittoresque et coloré.
Mais au-delà du folklore et des effets de manches, le chef de l’Etat mauritanien, désormais investi d’une redoutable mission diplomatique régionale, dans un contexte géopolitique et sécuritaire trouble, va devoir faire face à de nombreux défis.
Une perspective dont il semble  perçoire les contours à travers les premiers mots ayant suivi l’officialisation de son arrivée aux commandes de l’organisation continentale « l’escalade des changements anticonstitutionnels en Afrique constitue une violation sans précédent de la démocratie et une menace sérieuse contre la stabilité des institutions du continent ».
En effet, le contexte géopolitique régional est marqué par la persistance du froid diplomatique entre le Maroc et l’Algérie dans le Maghreb,  l’expansion du terrorisme au Sahel,  entraînant une  résurgence des coups d’état  militaires, qui ont  pour conséquence une aggravation de la crise sécuritaire, le Sénégal voisin sur le chemin d’un scrutin présidentiel problématique,  la guerre au Soudan, les violences à l’Est de la RD Congo… En plus des effets désastreux du changement climatique.
Réputé pour « sa discrétion » et « son sens du consensus » le chef de l’Etat mauritanien  aura besoin de toutes les armes spirituelles que confère son statut traditionnel de marabout, pour réussir une mission diplomatique compliquée, dans un continent en proie aux convoitises et appétits de toutes les puissances et des lobbys.
 

Amadou Seck Seck