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9e Congrès panafricain de Lomé : un projet phare de la Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine aux ambitions fédératrices

Jeudi 5 Décembre 2024

L'année 2013 a été un moment déterminant dans l’histoire du panafricanisme. Elle correspond à l'année où l’Union Africaine (UA) a adopté l’Agenda 2063 dont l’objectif est de faire du continent un espace souverain, pacifique, prospère, intégré et représentant une force dynamique sur la scène mondiale à l'orée de 2063. Ancré dans le panafricanisme, dont il entend renforcer la dynamique, l’Agenda 2063 ambitionne de rendre effectif un développement continental intégré et de faire du 21e siècle le siècle de la renaissance africaine et de l’Afrique. À cette fin et pour faciliter la réalisation de l’Agenda 2063, plusieurs pays du continent se sont, en bonne intelligence de l’UA, positionnés dans des domaines prioritaires pour être porteurs de projets spécifiques. À l'instar du Ghana qui s’est positionné sur le combat pour la réparation, du Kenya qui porte le combat de la justice climatique, de la Côte d’Ivoire qui est le champion de la deuxième décennie de l’Agenda 2063, le Togo a le leadership sur le projet du Marché unique du transport aérien africain et a, par ailleurs, fait adopter en février 2021 par la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’UA, la décennie 2021-2031 « Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine ». 
 


Dès son adoption, la Décennie s’est imposée comme un cadre d’initiatives innovantes en faveur du renforcement des liens entre l’Afrique et sa diaspora que l’UA définit comme l’ensemble des « populations d'origine africaine vivant hors du continent, indépendamment de leur citoyenneté et de leur nationalité, et qui sont disposées à contribuer au développement du continent et à la construction de l'Union africaine ». 
Le projet d’organiser le 9e Congrès panafricain est l’une des initiatives importantes prises dans le cadre de la « Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine ».  Cet évènement essentiel, dont l’organisation a été confiée au Togo par la Décision Assembly/AU/Dec.22(XXXVI) de la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de l’UA réunie en sa 36e session ordinaire les 18 et 19 février 2023 à Addis-Abeba, en Éthiopie, s’inscrit dans la tradition des rassemblements panafricains portés de leur vivant par des figures telles qu’Henry Sylvester Williams, W.E.B. Du Bois et Kwame Nkrumah et vise à assurer une continuité historique au mouvement panafricain et à mobiliser l’Afrique et ses peuples autour des préoccupations actuelles du continent. 
En effet, le panafricanisme, qui n’est pas un mouvement statique, s’est mû au fil de l’histoire pour s’adapter aux exigences du moment. Hier, les défis majeurs étaient, entre autres, la décolonisation de l’Afrique, la justice, la dignité universelle pour tous, la fin de l’apartheid et
 


motrice l’intégration économique. Aujourd’hui d’autres thèmes servent de au panafricanisme sans éclipser les défis persistants relatifs à la justice et à la dignité. Parmi ces thèmes, il y a celui de la réforme des institutions internationales, notamment celle du Conseil de Sécurité de l’ONU. Dès les premières heures des indépendances jusqu'à nos jours, les leaders des pays africains ont pris plusieurs initiatives allant dans le sens de la demande de réforme des institutions internationales. D’autres voix, à la suite de celles de l’Afrique et des pays des Caraïbes à forte population d’ascendance africaine, notamment celles des intellectuels et les leaders d’opinion de la communauté africaine, portent la même revendication : la réforme des Nations Unies et, au-delà, de toutes les institutions multilatérales de coopération internationale. 
C’est prenant en compte le consensus explicite qui s’est dégagé autour de l'impératif de la réforme des institutions internationales et des demandes de justice dans la gouvernance mondiale en expression sur le continent que le Togo, en accord avec l’UA, a décidé de placer le 9e Congrès panafricain sous le thème : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ». 
Pour rendre le processus devant conduire au 9e Congrès panafricain plus inclusif, le Haut Comité de l’UA mis en place pour porter l’Agenda de la Décennie et subséquemment superviser la mise en œuvre du projet du 9e Congrès panafricain avait décidé de la tenue de six pré-congrès dans les six régions de l’Afrique : Afrique du Nord, Afrique de l’Est, Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale, Afrique Australe et Diaspora. 
L’Afrique du Sud a organisé, les 4 et 5 décembre 2023, le pré-congrès de l’Afrique Australe autour du thème « Panafricanisme, science, savoir et technologie ». Le Mali a abrité le pré-congrès de l’Afrique de l’Ouest les 14 et 15 mars 2024 sur « Diaspora, afro-descendants et développement », le Maroc le pré-congrès de l’Afrique du Nord le 18 avril 2024 sur « Panafricanisme et migration », le Congo le pré-congrès de l’Afrique centrale le 24 mai 2024 sur « Panafricanisme économique et émergence africaine », la Tanzanie celui de l’Afrique de l’Est le 6 juillet 2024 sur « Africanophonie, cultures, éducation et identité panafricaine » et le Brésil le pré-congrès de la région diaspora les 29, 30 et 31 août 2024 à Salvador Bahia autour du thème « Panafricanisme, mémoire, restitution, réparation et reconstruction ».
Au cours des six pré-congrès, des personnalités politiques du continent africain, des personnalités du monde des affaires, des journalistes, des universitaires, des leaders d’opinion, des cyberactivistes, des leaders syndicaux, des membres de la société civile, des artistes et des jeunes ont, dans une sorte de procession, revendiqué et célébré les valeurs du panafricanisme. Ils ont discuté

9e Congrès panafricain de Lomé : un projet phare de la Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine aux ambitions fédératrices

des sujets pertinents comme la migration, le développement durable, la mobilisation des ressources, le commerce intra-africain, la restauration mémorielle, la réparation pour l’Afrique et ses peuples, la restitution des objets culturels africains, la contribution de la diaspora à l’émancipation de l’Afrique. Ils ont d’un commun accord revendiqué la nécessité d’adopter et de promouvoir dans le cadre du renouveau du panafricanisme une philosophie endogène à l’Afrique : la philosophie Ubuntu. 
Le pré-congrès de la Diaspora à Salvador Bahia, l’espace le plus africain du Brésil qui a réuni des centaines de personnes de plus de 50 pays, a été une occasion pendant laquelle les discussions sur les injustices historiques commises contre les peuples d’Afrique et la question de leur réparation ont été abordées dans toute leur gravité. Les participants se sont mis d’accord, lors de cette rencontre, que seul un front uni de l’Afrique et de ses peuples permettra de faire avancer la cause de l’Afrique sur la scène internationale et sur la question cruciale de la réparation. 
L’une des recommandations du pré-congrès du Brésil était relative à l’appel fait par les participants à faire de Salvador Bahia le siège de la sixième région (la Diaspora) de l’Afrique. Le Brésil, membre fondateur des BRICS qui se battent pour un monde décentré et polycentrique et pour la réforme de l’architecture de la gouvernance mondiale, qui a assuré la présidence du G20 à partir du 1er décembre 2023, est la première nation de la diaspora africaine. Il est le pays qui compte la plus grande population d’origine africaine vivant hors du continent. Plus de 70 % des populations de l’État de Bahia dont la capitale est Salvador sont Afro-Brésiliens. Ce siège de la 6e région pour la Diaspora africaine à Salvador pourrait permettre de coordonner les initiatives et actions panafricanistes à l’échelle diasporique et servira certainement de pont entre l’Afrique et les peuples d’ascendance africaine de par le monde. 
Le 9e Congrès panafricain de Lomé a, dans une dynamique processuelle, traversé les différentes régions de l’Afrique et mobilisé les différentes composantes de la communauté africaine. Après la cérémonie solennelle de lancement le 22 mai 2023, la dynamique s’est poursuivie à travers les six régions d’Afrique où les pré-congrès régionaux ont été des moments d’intenses mobilisations autour et au nom de l’idéal panafricain. Le grand mérite du processus, c’est qu’il contribue à fédérer les énergies et les initiatives panafricaines en cours, sur les campus, dans les rues et dans les communautés. 
Dans son expression empirique, le panafricanisme est d’expression plurielle ; mais la tenue d’un évènement comme le 9e Congrès panafricain, dont la nouvelle date sera bientôt portée à la connaissance du public, offre l’occasion de se mobiliser autour des idéaux fédérateurs et des causes communes. Il demeure un cadre opportun et historique d’une mobilisation sans précédent autour des questions de l’heure comme la réforme des institutions internationales, la réparation pour l’Afrique et ses peuples, la restitution des objets culturels africains et la mémoire de l’Afrique. Le panafricanisme demeure la mémoire commune des luttes d’hier, le cadre actuel des luttes présentes et la conscience commune des luttes futures de l’Afrique et de sa diaspora. 
 
                                                                      Professeur Robert DUSSEY
                                                                      Ministre des Affaires Etrangères, de l’intégration               
                                                                      Régionale et des Togolais de l’extérieur
 
 







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La Conférence continentale sur l’éducation, organisée par l’Union africaine, en collaboration avec l’UNICEF, et accueillie par la République de Mauritanie, vise à promouvoir la mise en œuvre de solutions efficaces et innovantes pour parvenir à une éducation de qualité et équitable pour répondre aux exigences du 21e siècle en Afrique, à explorer et à convenir de mécanismes de financement durables pour l’éducation en Afrique, et à ouvrir la voie à une vision à long terme de l’éducation en tant que catalyseur du développement de l’Afrique avec la proposition de l’Union africaine de déclarer 2025-2034 « Décennie d’action accélérée pour la transformation de l’éducation et le développement des compétences en Afrique ».
S.E. Mme Houda Babbah, Ministre de l’Éducation et de la Réforme de Mauritanie, a prononcé un message de bienvenue qui souligne le dévouement de la Mauritanie à cet objectif transformateur. Elle a réaffirmé l’idée que l’éducation est une force majeure derrière la richesse et le développement durable du continent, rappelant l’importance et la valeur de la collaboration régionale pour atteindre ces objectifs.
S.E. Prof. Mohammed Belhocine, Commissaire à l’Éducation, à la Science, à la Technologie et à l’Innovation de la Commission de l’Union africaine, a rappelé les progrès significatifs
réalisés dans l’avancement du programme d’éducation de l’Afrique. Il a souligné les principales réalisations qui incluent :
1.  Mises à jour stratégiques dans le cadre de l'Agenda 2063
  • Les stratégies d'éducation et de développement des compétences ont été révisées dans le cadre du deuxième plan décennal pour s'aligner sur les priorités mondiales et continentales émergentes.
2. Mise en œuvre des initiatives principales
  • La Stratégie continentale d'éducation pour l'Afrique (CESA 16-25) a joué un rôle déterminant dans l'amélioration de l'accessibilité, de la qualité et de la pertinence de l'éducation.
  • La stratégie d'EFTP soutient l'enseignement technique et professionnel pour garantir l'adéquation aux exigences économiques modernes.
3. Histoires de réussite démontrables
  • Les gouvernements accordent de plus en plus la priorité à l'éducation dans les programmes nationaux.
  • Les communautés investissent activement dans l'apprentissage de leurs enfants.
  • Les jeunes plaident en faveur de leur éducation et développent les compétences nécessaires à un avenir durable.
Ces développements représentent une avancée collective vers la dotation de la population africaine des connaissances et des compétences nécessaires pour prospérer au 21e siècle.  « Cette conférence continentale sur l’éducation est une occasion unique de tracer collectivement la prochaine phase de ce voyage. Au cours des trois prochains jours, nous explorerons plusieurs thèmes, notamment la manière dont nous pourrions exploiter la technologie pour élargir l’accès et améliorer la qualité de l’apprentissage, en tirant parti des données et des preuves ; renforcer le financement de l’éducation pour garantir des investissements durables et équitables ; promouvoir les réformes des programmes et l’innovation qui relient l’éducation et le développement des compétences aux exigences des économies modernes ; soutenir les éducateurs en tant que fondement de nos systèmes éducatifs et, en fin de compte, du développement de nos nations ; et intégrer l’inclusion et la résilience, en particulier pour les filles, les contextes d’urgence et de conflit et les enfants handicapés », a déclaré S. E. le professeur Mohammed Belhocine, Commissaire à l’Education, aux Sciences, à la Technologie et à l’Innovation de la Commission de l’Union africaine.
Le professeur Belhocine a conclu son discours par un appel à l’action inspirant, soulignant le potentiel de redéfinition de l’avenir de l’Afrique grâce à l’éducation. Il a souligné la nécessité d’un dévouement sans faille pour offrir des opportunités éducatives équitables et transformatrices à la jeunesse africaine, en garantissant leur autonomisation pour bâtir un continent prospère.
Mme Nancy Chaola Mdooka, vice-Ministre de l’Éducation du Malawi et Présidente du Comité technique spécialisé, a présenté une vision pour combler ces lacunes grâce à des modèles d’éducation innovants et inclusifs, tout en appelant à un renforcement du développement des compétences et à des partenariats renforcés sur tout le continent.
M. Gilles Fagninou, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, s’est adressé à la Conférence Continentale sur l’Education à Nouakchott, soulignant le besoin urgent d’investissements stratégiques dans l’éducation pour relever les défis de l’Afrique. À travers des exemples et des statistiques convaincants, il a souligné les risques de sous-investissement et le potentiel transformateur de réformes éducatives bien ciblées et alignées sur l’Agenda 2063.
Au cours des trois prochains jours, la conférence se déroulera à travers des dialogues politiques de haut niveau, des sessions techniques et des panels ministériels au Palais des Congrès de Nouakchott. Ces discussions aboutiront à l’adoption de la Déclaration de Nouakchott, qui devrait tracer une voie concrète pour transformer les systèmes éducatifs à travers l’Afrique au cours de la prochaine décennie.
Pour de plus amples informations, veuillez contacte :
  1. Mme Esther Azaa Tankou | Cheffe de Division Media et Information | Direction de l’Information et de la Communications, CUA, Conseillère en Communication, Observatrice permanente à la Mission des Nations unies | E-mail : yamboue@africa-uinon.org  , Tél. : +251911361185 / +1 3478127195 (WhatsApp)
  2. Mme Hiba Mohamed | Chargée de Plaidoyer| Département de l’Education, des Sciences, Technologies et de l’Innovation| Commission de l’Union africaine | E-mail : hibae@africa-union.org| Addis Abeba, Ethiopie.
  3. Mme  Claudette Chancelle Bilampassi Moutsatsi | Départment ESTI  - Université Panafricaine | Commission de l’Union africaine  | E-mail : BilampassiC@africa-union.org   | Tél. : +251 11 518 2014/ +251 11 5182518 |
  4. M. Gamal Eldin Ahmed A. Karrar | Responsable de Communication Senior | Direction de l’Information et de la Communications, CUA, | E-mail : GamalK@africa-union.org  
Direction de l’Information et de la Communications, CAU, I E-mail : DIC@africa-union.org
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10/12/2024