Les News
MAURITANIE : Les vérités qui mènent en prison
04/11/2024
-
AVIS AUX MEDIAS
01/11/2024
-
Le président Mohamed Cheikh El Ghazouani à Alger
31/10/2024
-
Communiqué de Presse
29/10/2024
-
Litige financier avec le PSG : Mbappé passe à la vitesse supérieure
21/08/2024
Angleterre: Phil Foden élu "Joueur de l'année" par ses pairs
21/08/2024
À l’origine d’une campagne chauvine…
11/06/2024
Mondial 2030 : La finale se jouera au Maroc ou en Espagne
20/03/2024
RD Congo/Mauritanie: 2-0
16/11/2023
Ballon d'Or 2023 : Et de huit pour Lionel Messi
31/10/2023
Ballon d'Or : Emiliano Martinez remporte le Trophée Yachine 2023 du meilleur gardien
31/10/2023
Ballon d'Or 2023 : Jude Bellingham remporte le Trophée Kopa
31/10/2023
Ballon d’Or : Vinicius remporte le trophée Socrates
31/10/2023
Sondage Ballon d'Or 2023 : Messi en tête, décryptage des données de BDA
31/10/2023
Flux RSS
Galerie
Liste de liens
Inscription à la newsletter
MAURITANIE : Les vérités qui mènent en prison
Note d’information, novembre 2024
Aussi, les circonstances précitées confèrent-elles, à Ahmed Ould Samba, le statut d’un lanceur d’alerte, en danger. A ce titre, son sort social et l’intégrité de sa personne interpellent tous les Mauritaniens et les partenaires stratégiques du pays.
Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (Ira-M)
Lanceurs d’alertes associés-Mauritanie (Laarim)
Le châtiment
Par communiqué en date du 1er octobre 2024, le Conseil des ministres annonce, sans autre forme d’explication, qu’« Il est mis fin aux fonctions d’Ahmed Samba Abdellahi Samba, inspecteur Général des Finances ». Dans la foulée, la gendarmerie procède à l’arrestation du susdit. Le lendemain, une marche de soutien au détenu se déroulait, en pleine capitale Nouakchott, à l’Esplanade de la liberté. Aussitôt dispersée sous la contrainte des forces de maintien de l’ordre, elle se solde par de nouvelles interpellations et des voies de faits aggravées à l’endroit du rappeur et influenceur Omar Ould Ali Ould Sidi dit Big Oms Rim. Ce dernier, d’abord gardé en observation aux urgences médicales, put regagner son domicile, porteur d’hématomes et d’ecchymoses, stigmates d’une agression violente. Des appels à l’aide de ses amis font valoir le besoin de l’évacuer à l’étranger afin qu’il y bénéfice de soins à la mesure de sa détresse. Maints témoins oculaires et quelques images de la scène de molestation attestent d’un acharnement délibéré, de la police, à l’encontre de l’artiste.La faute
Durant la dernière semaine du mois de septembre 2024, des audios attribués à Ahmed Ould Samba, circulent sur les plateformes de messagerie instantanée. L’auteur s’y livre à une critique en règle de la gouvernance du moment, notamment du point de vue des inégalités au sein de la fonction publique, dysfonctionnement dû, selon lui, à la banalisation des privilèges de naissance. Le propos, n’épargne ni le gouvernement ni le Président de la République, qu’il va jusqu’à soupçonner de complicité avec le narcotrafic. Enfin, il dévoile les mécanismes de détournements, de prébende, de prévarications et de préférence privée, lors du recrutement et de la promotion des hauts cadres de l’Etat. En outre, il décrit une corruption généralisée au cœur de l’appareil d’Etat. Le grief ainsi énoncé s’attarde sur la racisme et l’exclusion dont sont victimes les descendants d’esclaves, au profit de leurs anciens maîtres arabo- berbères.L’arbitrage
Curieusement, les allégations de blanchiment du commerce de la drogue, quoique nominales, donc justiciables des chefs de diffamation et de dénonciation calomnieuse, n’ont pas été retenues aux dépens de Ahmed Ould Samba. Seuls l’atteinte à la loi sur l’immunité des symboles de l’Etat et la commission d’un délit de cybercriminalité figurent à l’acte d’inculpation, comme si les autorités voulaient, d’emblée, éviter un sujet à risque où elles pourraient se retrouver en difficulté. Avant la tenue d’un éventuel procès, les avocats du prévenu ont déposé un recours en annulation devant le Conseil Constitutionnel (Cc), arguant l’incompatibilité, à la loi fondamentale, du premier motif de poursuites qui sanctuarise la réputation des dirigeants. D’ici une décision du juge d’ultime ressort, Ould Samba demeure en détention préventive. Or, l’hypothèse de sa soustraction volontaire à la justice paraît de peu de vraisemblance.Observations
Le cas Ahmed Ould Samba révèle, en Mauritanie, le cumul de quelques réalités encore taboues, malgré leur récurrence. Sans prêter crédit à la mise en cause de la probité pénale du chef de l’Etat et de ses collaborateurs, il convient de noter combien le fonctionnaire limogé ne sacrifie nullement à l’exagération, quand il démontre l’ethnicité du système de répartition des faveurs. Il dit l’ampleur du partage, quasi exclusif, des postes de contrôle et de décision parmi les actionnaires de l’oligarchie maure et ce en vertu d’une captation tribale du commandement, du prestige et de la richesse, depuis le renversement du pouvoir civil, le 10 juillet 1978.Aussi, les circonstances précitées confèrent-elles, à Ahmed Ould Samba, le statut d’un lanceur d’alerte, en danger. A ce titre, son sort social et l’intégrité de sa personne interpellent tous les Mauritaniens et les partenaires stratégiques du pays.
Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (Ira-M)
Lanceurs d’alertes associés-Mauritanie (Laarim)
04/11/2024