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Afrique : Face au désarroi de CMT, Luc Gerard Nyafé tombe dans la paranoïa

Mercredi 27 Mars 2024

CONTRE-ENQUETE – Dans un article publié le 21 février 2024 par le Desk, Luc Gérard Nyafé est présenté comme un « entrepreneur à succès » ayant à cœur de « restructurer » la Compagnie Minière de Touissit. Il accuse, sans la moindre nuance et sans la moindre retenue, les anciens dirigeants – opérationnels ou non, les conseillers financiers, les analystes boursiers, l’actionnaire de référence de CMT, les vrais ou faux candidats à la reprise de CMT d’avoir convaincu l’Office des Changes comme l’AMMC de s’opposer radicalement à la gestion de Luc Gérard Nyafé qui aurait démarré en 2020, en qualité de PDG de CMT, au motif qu’il serait un investisseur étranger…


Pourquoi donc ce besoin de Luc Gérard Nyafé de justifier et la désorganisation actuelle de CMT et les deux enquêtes initiées par l’Office des Changes au titre de transfert de fonds de près de 20 Millions d’Euros en 2022 et de 13,5 Millions de Dollars en 2023 par la gestion de CMT au cours des années 2012 à 2020 ? Le procédé est bien trop facile et signe un manque de maturité dans la gestion des entreprises qui n’est pas à la hauteur de l’image que Luc Gérard Nyafé entend faire circuler à son sujet !
En effet, n’en déplaise à Luc Gérard Nyafé, l’Office des Changes, pas plus que l’AMMC, ne semblent obéir au moindre groupe de pression ; ils semblent plutôt agir indépendamment de toute considération tirée de la nationalité de l’investisseur, étranger ou pas. En tout état de cause, c’est bien Auplata Mining Group (AMG) qui détient indirectement 37,04% – avant comme après la venue de Luc Gérard Nyafé à la tête d’AMG – et par suite, sauf à considérer qu’AMG est la propriété personnelle de Luc Gérard Nyafé – l’actionnaire principal de la CMT est le même avant comme après sa venue à la tête d’AMG, français, ni belge, ni congolais. Et puis rappelons, à toutes fins utiles, que CMT a toujours été détenue par des groupes étrangers qu’il s’agisse de la CRAM – société belge, de Nord Est – société française, d’OSEAD – société luxembourgeoise et, plus récemment, d’Auplata – société française…
Notre revue a mené une contre-enquête sérieuse en analysant les données chiffrées de la CMT, laquelle contre-enquête conduit à la conclusion suivante : Monsieur Luc Gérard Nyafé a inventé de manière fantaisiste une théorie du complot sur mesure, pour justifier ses propres turpitudes ; il est donc invité à prendre ses responsabilités, au lieu d’accuser pèle mêle l’ensemble des acteurs du succès de la Compagnie Minière de Touissit – avant qu’il n’en prenne les rênes – d’être1 à l’origine des problèmes que seule sa gestion financière a déclenché…il est bien connu que « Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage », un adage qu’il sait bien manier.

Entrons dans le détail

Luc Gérard Nyafé, par la voie de Desk, explique que 300 MDH de CA ont été « volatilisés » : est-ce vraiment le cas ? Il n’en est rien. En effet, selon notre analyse, les couvertures des matières premières réalisées en grandes parties entre 2012 et 2015 à des niveaux de cours élevés, particulièrement l’argent, ont dégagé un bilan positif de 31Million de $US sur la période 2012 à 2021, réparti par année comme suit :

Bilan couvertures de 2012 à 2021

  • 2012 : 7.381.618,57
  • 2013 : 9.196.472.56
  • 2014 : 5.351.490,27
  • 2015 : 5.469.809,14
  • 2016 : 794.520,50
  • 2017 : 1.694.357,78
  • 2018 : 1.797.563,70
  • 2019 : 3.345.575,00
  • 2020 : 1.637.712.00
  • 2021 : 663.981,20
  • TOTAL : 31.027.381,76
Si on retraite les chiffres d’affaires des 4 années 2012 à 2015 des impacts des couvertures, tout s’explique en termes de chiffre d’affaires. Il est étonnant qu’un investisseur financier reconnu et établi ignore cet impact important, sauf à le faire de mauvaise foi.
Le tout, sans compter les journées de production perdues en raison des mouvements sociaux déclenchés par les syndicats, lesquelles journées ont impacté la production de :
  • 24 jours en 2014
  • 20 jours en 2016
  • 13 jours en 2017
  • Ce n’est qu’en 2021 après une longue grève que l’ancien management a brillamment conclu un accord de paix sociale avec les syndicats qui a profité pleinement à l’activité de l’année 2022.
    Il est donc clair, qu’aucun chiffre d’affaires ne s’est « volatilisé ».
    Desk explique également que la rentabilité de marge nette a été érodée de « 60% à 30% » durant les années précédant la reprise en mains par Luc Gérard Nyafé ? Bien au contraire, selon notre analyse, les performances de 2012 à 2015 sont exceptionnelles et s’expliquent par la bonne stratégie de couverture des matières premières et aux plus-values des placements de trésorerie. La rentabilité est ensuite devenue normative entre 35 et 39%. La seule exception est l’année 2020 qui a enregistré une marge nette de 7,1% du fait d’une provision de 100Mdh sur le résultat net décidée, semble-t-il, par Luc Gérard Nyafé lui-même en tant que PDG, Président du Conseil d’Administration, pour couvrir la perte totale de la valeur des actions détenues par CMT dans Auplata, du reste à cause de sa propre gestion du groupe AMG. Retraitée de cette provision et des 10 million de dirhams de don de participation à la crise Covid, la marge se situe à 33%, clairement un excellent niveau pour une année Covid !
    Desk explique que les placements de trésorerie sont erratiques et que la CMT se serait endettée pour distribuer les dividendes ? CMT, selon notre propre contre-enquête, a toujours disposé d’une trésorerie positive et abondante contrairement à ce qui se passe depuis 2022… Les placements de trésorerie avant l’arrivée de Luc Gérard Nyafé ont dégagé des plus-values de l’ordre de 230 Million de dirhams comme reporté dans les comptes sociaux de CMT.
Comptes Sociaux de 2011 à 2021
(en Kdh)
Quant à l’endettement pour distribuer les dividendes, il ne correspond à aucune réalité. En effet, la distribution d’un dividende exceptionnel de 750 DRH/Action en 2012 résulte du fait que CMT ne distribuait pas de dividende ou très peu avant et a cumulé une trésorerie de plus de DRH 1.000.000.000 (un milliard). Faute d’opportunité d’investissement rentable, le Conseil d’Administration a décidé, à juste titre, de distribuer ces dividendes, avec une excellente rentabilité pour les petits porteurs d’actions CMT. Le seul endettement engagé au cours des années précédant la venue de Luc Gérard Nyafé comme PDG de la CMT correspond au prêt BERD de EUR 20.000.000 (vingt millions) obtenu en 2016 pour financer le grand projet du creusement du puits de 1128 mètres, lancé en 2017 et indispensable à la continuité de l’exploitation de la mine en profondeur que ne permettait pas les anciens puits.
En revanche, à la lecture des comptes publiés au 30.06.2023, l’endettement de la CMT aurait doublé sans investissement concret après la venue de Luc Gérard Nyafé, sans compter que la créance client a totalement explosé…Et Luc Gérard Nyafé se permet d’être donneur de leçons en la matière…
Le Desk annonce enfin que Luc Gérard prévoyait de valoriser l’outil de production et de développer les permis de CMT ? Dans la réalité, aucun investissement n’a été réalisé au Maroc malgré la levée de fonds en dette obligataire de DRH 250.000.000 (deux cent cinquante millions) réalisée en 2021 pour financer en partie le projet de cuivre Tabaroucht, pourtant annoncé au marché depuis longtemps. On est en droit de se poser la question de la destination de ces fonds… D’un autre côté, le projet du nouveau puits lancé en 2017 et achevé en 2022, qui prévoyait une augmentation de la capacité d’au moins 25% à partir de 2023, n’est toujours pas entré en production à partir des niveaux inférieurs présentant de meilleures teneurs…Mais que fait Luc Gérard Nyafé de cet argent qu’il lève et de ce puits dont il ne sait pas ou ne veut pas en profiter ?
En définitive, il apparaît que la conclusion soutenue par Luc Gérard Nyafé selon laquelle il aurait ainsi découvert un double système de fraude, celui du minerai détourné et celui de la surfacturation des fournisseurs ne semble absolument pas tenir. Cette argumentation fallacieuse trahit la panique à bord du « vaisseau industriel CMT » tristement transformé en « Titanic » alors pourtant que c’était un fleuron national du Maroc. Et, s’il y a le moindre doute sur le sujet, il conviendrait nécessairement d’ouvrir une enquête judiciaire sur ce point, ce que Luc Gérard Nyafé est invité à faire s’il ne se contente pas de faire semblant d’en être convaincu !
Il restera donc pour l’épargnant marocain à prier simplement pour que sa participation dans la Compagnie Minière de Toussit ne connaisse pas le même sort que la participation de l’épargnant français dans Auplata Mining Group dont la valorisation atteignait EUR 200.000.000 (deux cents millions) en février 2019 lorsque Luc Gérard Nyafé a souhaité, organisé et géré sa fusion avec Brexia Gold Plata Peru (BGPP) le tout contre une capitalisation de l’ordre de EUR 5.000.000 (cinq million), à ce jour, soit 99,99% de perte sèche après 5 ans de direction effective par cet « entrepreneur à succès » qu’est « Luc Gérard ».

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Elie MBULEGHETI

http://naturelcd.net







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Elargissement de la base des données sismiques offshore

Une planification rigoureuse de la recherche pétrolière et gazière offshore, dans une vaste zone maritime, grâce à des données de haute précision, favorisant les meilleures décisions d’investissement, sont les enjeux à l’origine d’une importante mesure prise par le gouvernement, dans ce domaine.

En effet,  la  Mauritanie a élargi sa base de données sismiques offshore, avec plus de 100.000 kilomètres carrés de données 3 D dans les eaux territoriales, pour  plus de 101516 kilomètres carrés de données de haute qualité, traitées et compilées,  selon une révélation faite cette semaine par le ministre de l’énergie du pétrole, Mohamed ould Khaled.
Cette opération a été réalisée dans le cadre d’un partenariat avec TGS, une société leader dans la collecte et le traitement des données géologiques.
Ce porte feuille « comprend également plus de 19.000 kilomètres carrés de données sismiques retraitées PSDM et plusieurs études sismiques 2D, formant ainsi une référence intégrée ouvertes aux investisseurs et aux sociétés d’exploration pétrolière et gazière ».
La réalisation de cette opération « est une étape importante dans le processus d’ouverture aux investisseurs, avec l’extension des données sismiques et des études au large de nos côtes.
 La Mauritanie ouvre la porte à une nouvelle fenêtre  d’exploration pétrolière et gazière. Notre littoral atlantique, riche et encore peu exploré, associé à un climat d’investissements stable, fait du pays une destination pétrolière et gazière prometteuse en Afrique » explique le ministre de l’énergie du pétrole.
Dans le même ordre d’idée, Mohamed Khaled a exprimé les bonnes dispositions de la Mauritanie à travailler avec tous les partenaires internationaux « pour explorer l’énorme potentiel du pays, réaliser une croissance à long terme mutuellement bénéfique ».
Ainsi « ces avancées précieuses, devraient fournir une vision plus complète et plus précise des couches et des formations géologiques. Elles contribuent également à renforcer la confiance des investisseurs dans les réserves géologiques et à réévaluer les résultats des explorations précédentes à la lumière des derniers développements technologiques, avec une réduction des risques, contribuant à  des décisions d’investissement fondées sur des bases scientifiques solides ».   
 

Amadou Seck Seck
19/04/2025