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Exploitation du gaz en Mauritanie: le tiraillement des communautés de pêcheurs

Mardi 12 Décembre 2023

Vidéo- L’exploitation du gisement gazier Grand Tortue-Ahmeyim, à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal, devrait débuter en 2024. Les villages de pêcheurs espèrent en tirer profit mais redoutent les impacts d’une telle activité réputée polluante sur les ressources halieutiques.
Le théâtre d’extraction de ces nouvelles ressources gazières, dans la commune de Ndiago, prés de Saint Louis du Sénégal, est habité par une communauté de pêcheurs répartis entre 41 villages.

Ces populations sont tiraillées par la crainte de voir cette nouvelle activité réputée polluante s’installer et l’espoir que les entreprises chargées de l’exploitation de ce champ respectent leur responsabilité sociale.

A terme, la production du gisement gazier Grand Tortue-Ahmeyim devrait atteindre les 10 millions de tonnes de gaz par an dans le cadre d’un partenariat entre BP, le pétrolier américain Kosmos Energy et les sociétés mauritanienne SMH et sénégalaise Petrosen.

Boydiel Ould Houmeid, maire de la commune de Ndiago, ancien ministre des Pêches et de l’économie maritime, salue la découverte des nouvelles ressources gazières et la perspective de leur exploitation dans le cadre d’un partenariat exemplaire avec le Sénégal.

Sur la base des concertations entamées depuis longtemps avec BP, il exprime de nombreuses attentes dans le cadre de la responsabilité sociétale, qui permettra aux communautés de jouir des retombées de ressources extraites de leur terroir, au même titre que toutes les autres composantes du pays.

Ibrahima Sarr, responsable d’une organisation sous régionale de pêcheurs artisanaux, insiste sur les enjeux liés à la préservation des ressources halieutiques, notamment les petits pélagiques, dont le stock est dangereusement menacé depuis plusieurs années.

Il reconnait l’impact moins nocif des activités d’extraction du gaz par rapport au pétrole, tout en mettant en garde contre l’intensification des activités des navires charriant des rejets polluants, dans le cadre de l’exploitation du nouveau port de Ndiago.

Dah ould Zeidane, conseiller municipal de Ndiago, émet le vœu de voir les entreprises qui seront en activité sur le site apporter leur contribution afin de palier les nombreux manquements en matière de services sociaux de base au profit de communautés villageoises qui vivent à la fois prés du Fleuve Sénégal et de l’océan atlantique, conformément aux dispositions convenues entre les deux parties.

Selon les estimations, les ressources probables récupérables sont estimées entre 15 et 20 TCF (Trillon cubic feet), soit entre 420 et 560 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Sur 20 ans d’exploitation, ce gisement devrait générer entre 80 et 90 milliards de dollars de recettes pour la Mauritanie et le Sénégal.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)

   


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Amadou Seck Seck






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Mali: attaque jihadiste à Bamako, ce que l'on sait

Les jihadistes affiliés à Al-Qaïda ont revendiqué mardi une double attaque contre l'aéroport militaire et un camp de gendarmerie à Bamako. Ce que l'on sait de cette opération sans précédent depuis des années dans la capitale malienne.

- Le déroulé des évènements -
 
Bamako s'est réveillée vers 5H00 au son des tirs d'armes à feu entrecoupés de déflagrations. Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda, a revendiqué une double attaque contre l'aéroport militaire et contre l'école de gendarmerie à quelques minutes de là.
 
Le chef d'état-major des armées, le général Oumar Diarra, s'est contenté de parler de "tentatives d'infiltration un peu complexes", mais seulement à la gendarmerie, sans parler de l'aéroport. L'armée a assuré que l'attaque avait été déjouée et que la situation était "sous contrôle".
 
Cependant, des affrontements se faisaient toujours entendre dans l'après-midi près de l'aéroport.
 
- Le bilan de l'opération -
 
Comme presque systématiquement en matière sécuritaire sous la junte, les informations sur le  mode opératoire de l'attaque ou son bilan sont rares, dans un contexte d'accès restreint à l'information, et le restaient en début de soirée.
 
Le JNIM a assuré avoir infligé "d'énormes pertes humaines et matérielles et la destruction de plusieurs avions militaires". Un responsable aéroportuaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a rapporté la destruction de six appareils, sans plus de précision, ainsi que de rampes de lancement de drones. Elle a ajouté qu'il y a eu "des morts", sans plus de détails.
 
Les autorités sont restées silencieuses sur les dommages subis. "Les terroristes qui étaient infiltrés ont été neutralisés", a dit le chef d'état-major. La télévision d'Etat a montré des images d'une vingtaine d'hommes prisonniers, les mains entravées et les yeux bandés. Des images circulant sur les réseaux sociaux ont montré des corps calcinés.
 
- L'impact de l'attaque -
 
Il va au-delà des dégâts humains et matériels.
 
Pour la première fois depuis longtemps, le JNIM, l'un des principaux acteurs jihadistes au Mali avec l'organisation Etat islamique, porte à Bamako même le combat mené depuis des années contre l'Etat malien.
 
Alors que certaines régions du pays, dont le nord et le centre où le JNIM est le plus actif, restent en proie à des attaques quasi quotidiennes, la capitale avait été préservée de l'insécurité depuis les attentats meurtriers du restaurant La Terrasse (avril 2015), de l'hôtel Radisson Blu (novembre 2015) et l'attaque contre l'hôtel Nord-Sud (mars 2016).
 
Le JNIM, engagé dans une lutte pour le contrôle du territoire en vue d'y imposer sa vision sociale rigoriste et ses intérêts économiques, a étendu son emprise en direction de la capitale et du sud, malgré les opérations renforcées de l'armée malienne et du groupe Wagner.
 
En juillet 2022, le JNIM a frappé au cœur du pouvoir avec une attaque suicide à Kati, ville garnison et fief de la junte.
 
- Une stratégie prise pour cible -
 
La junte, qui a pris le pouvoir par la force en 2020 en affichant le rétablissement comme sa priorité absolue, assure régulièrement avoir inversé la tendance contre les "terroristes" (jihadistes mais aussi indépendantistes dans la région du Nord) en faveur de l'Etat malien.
 
Elle a rompu la vieille alliance historique avec la France et les pays européens et s'est tournée politiquement et militairement vers la Russie, s'adjoignant les services de Wagner selon une multitude de sources. Elle s'est alliée avec les régimes militaires qui, suivant l'exemple, se sont portés à la tête du Burkina Faso et du Niger.
 
L'attaque de mardi a lieu le lendemain du premier anniversaire de cette Alliance des Etats du Sahel.
 
"Grâce à cette alliance stratégique, nos forces de défense et de sécurité ont enregistré d’importantes victoires sur le terrain, affaiblissant considérablement les groupes armés terroristes", avait déclaré dimanche le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta.
 
Par ailleurs, l'aéroport militaire attaqué mardi passe pour être tout proche du camp de transit de Wagner.
 
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18/09/2024